Problème d’ego au travail : comprendre les 6 jeux de ton ego et t’en libérer

Femme tenant un miroir et observant son propre regard, symbole de la prise de conscience de soi et du travail sur l’ego au travail.

Tu l’as sans doute déjà vécu.
Une réunion qui dérape, un échange tendu, une remarque qui te serre la gorge.
Et soudain, sans même t’en rendre compte, tu te mets sur la défensive.
Tu veux avoir raison, tu veux prouver ta valeur, tu veux garder la face.

Ce que tu ressens là, ce n’est pas un défaut de caractère.
C’est ton ego — ce mécanisme intérieur conçu pour te protéger, mais qui, au travail, finit souvent par te piéger.

Le problème d’ego au travail est bien plus courant qu’on ne le croit.
Sous ses airs invisibles, il peut saboter une collaboration, éroder la confiance d’une équipe, ou t’épuiser à force de vouloir tout contrôler.

Dans cet article, je t’invite à plonger au cœur de ce fonctionnement :

  • comprendre les 6 jeux inconscients de ton ego,
  • identifier comment ils se manifestent dans ta vie professionnelle,
  • et surtout, découvrir 3 étapes concrètes pour t’en libérer sans te renier.

Parce qu’il ne s’agit pas de “tuer ton ego”.
Mais de le remettre à sa juste place : au service de ta croissance, pas à la tête de ton existence.

Comprendre l’ego au travail : un mécanisme de protection devenu saboteur

Avant de plonger dans les stratégies, il est crucial de comprendre sa fonction première.

L’ego n’est pas ton ennemi : c’est un gardien qui s’est formé pour préserver ton sentiment d’identité et de valeur.

Il peut même être utile :

  • Dans les négociations où tu dois défendre fermement tes intérêts
  • Face à une vraie injustice où tu dois te faire respecter
  • Quand tu lances un projet et que tu as besoin de confiance pour convaincre

Le problème survient quand il prend les commandes et que ses stratégies de protection deviennent des obstacles à ta croissance.

Le neuropsychologue Antonio Damasio nous enseigne que notre cerveau construit en permanence une « carte » de notre identité ; une image mentale de qui nous sommes, de notre valeur, de notre place dans le monde.

Cette carte intègre nos réussites, nos compétences, nos relations, notre statut professionnel. Elle nous dit : « je suis quelqu’un de capable« , « je suis respecté dans mon domaine« , « je suis un bon leader« .

Quand cette carte se sent menacée, elle peut nous faire prendre des décisions désastreuses.

Elle nous pousse à :

  • Défendre des positions indéfendables
  • Rejeter des feedbacks précieux
  • Saboter nos propres relations professionnelles
  • Éviter des risques nécessaires à notre évolution

Non reconnue, elle nous fait perdre des opportunités, nous épuise dans des luttes stériles, et peut même détruire notre crédibilité auprès de nos équipes.

Et c’est là que ça devient traître : pour préserver cette image de nous-mêmes, elle nous fait déployer des stratégies qui nous sabotent plus qu’elles ne nous protègent.

Les 6 stratégies de ton ego qui sabotent tes relations professionnelles

Stratégie 1 : vouloir tout contrôler

Le psychologue Alfred Adler l’avait bien compris : nous avons tous en nous cette pulsion de pouvoir, cette volonté de maîtriser notre environnement.

Dans la nature, c’est une excellente stratégie de survie. Dans nos bureaux modernes, ça se transforme de mille façons.

Les Signaux d’Alerte

Tu connais peut-être ces moments où :

  • Tu hausses la voix en réunion pour imposer ton point de vue
  • Tu utilises ton expertise comme une arme
  • Tu aides tes collègues d’une manière qui les rend dépendants de toi
  • Tu contrôles par le regard (comme ces parents qui disciplinent leurs enfants d’un simple coup d’œil)

Exemple Concret

Tu sais que ton collègue est très fier de son expertise technique quand, alors en réunion, tu glisses devant tout le monde :
« Avec ta formation d’il y a dix ans, tu n’es peut-être pas le mieux placé pour parler d’innovation. »

Tu viens d’utiliser les mots pour dominer, en touchant exactement là où ça fait mal : son sentiment de compétence.

Le Coût Caché

La psychologie nous enseigne quelque chose de fascinant : plus nous cherchons à contrôler notre environnement professionnel, plus nous révélons notre propre insécurité intérieure.

Cette insécurité crée un cercle vicieux épuisant.

Voici comment ça fonctionne : 

Quand nous doutons de notre valeur, nous compensons en essayant de maîtriser chaque variable autour de nous. Mais plus nous contrôlons, plus nous devenons dépendants de ce contrôle pour nous sentir en sécurité. 

Et plus nous en devenons dépendants, plus nous paniquons quand les choses échappent à notre emprise.

Le résultat ? Nous passons notre temps à éteindre des feux imaginaires, à surveiller ce que font les autres, à ajuster constamment notre environnement. 

Nous devenons des managers de nos propres anxiétés plutôt que des leaders de nos équipes.

Combien d’énergie précieuse gaspillons-nous dans cette surveillance permanente qui, paradoxalement, nous éloigne de ce qui compte vraiment : notre impact et notre contribution.

Stratégie 2 : rejeter toute autorité

À l’opposé, il y a cette part de nous qui résiste farouchement à toute forme d’autorité.

Les neurosciences nous apprennent que notre amygdale – notre système d’alarme – se déclenche instantanément face à toute menace perçue à notre autonomie.

Les Signaux d’Alerte

Tu le reconnais, ce mécanisme ? Cette voix intérieure qui dit :

« Je peux te dire quoi faire, mais tu ne dois pas me le dire.« 

L’ego agit exactement comme ça. 

Cette résistance peut être subtile :

  • Procrastination passive-agressive quand ton chef te demande un rapport
  • Rejet systématique des feedbacks (« De toute façon, il ne comprend rien »)
  • Problèmes récurrents avec la hiérarchie
  • Abandon d’opportunités magnifiques plutôt que d’accepter d’être guidé

La Vérité Profonde

Notre souffrance ne vient pas des événements eux-mêmes, mais de ton dialogue intérieur : ces commentaires et jugements que nous nous infligeons en permanence. Il est alimenté par notre peur ancestrale de perdre notre liberté ou par notre sentiment d’incapacité à faire face à la situation. 

Questions de Réflexion

  • Combien d’entre nous ont perdu des opportunités d’apprentissage par fierté ?
  • Combien de mentors potentiels avons-nous repoussés sans même nous en rendre compte ?

Stratégie 3 : vouloir avoir raison à tout prix

Voici où le manque de flexibilité devient notre prison.

Une fois que nous nous attachons à une idée, elle devient « MON idée », une extension de notre identité. Remettre en question l’idée, c’est nous remettre en question.

Et là, notre cerveau primitif crie au danger !


La Science Derrière

Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, a démontré que nous avons tous des « biais de confirmation » : nous cherchons instinctivement les informations qui confirment ce que nous pensons déjà, et nous ignorons ou déformons celles qui nous contredisent.

Ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est de la neurobiologie !


Exemple Concret

Tu as une méthode de travail particulière basée sur ta formation – par exemple, toujours commencer les projets par une phase de recherche approfondie.

Un collègue d’une autre école préfère foncer directement dans l’action.

Au lieu de voir deux approches complémentaires, ton ego s’accroche à sa position : « Ma façon, c’est LA bonne façon.« 

Tu deviens inflexible, tu argues sans fin, parce que si ton idée est « mauvaise », tu penses au fond que c’est toi qui es « mauvais ». 

L’ego ne supporte pas d’être dans l’erreur.

L’Alternative Libératrice

La sagesse zen nous offre une perspective différente :

« Dans l’esprit du débutant, il y a beaucoup de possibilités. Dans l’esprit de l’expert, il y en a peu » – Maître Suzuki

Quand nous nous attachons trop fortement à nos positions, nous fermons la porte à l’apprentissage et à l’évolution.

Stratégie 4 : prouver que les autres ont tort

Cette stratégie est différente de la précédente (« J’ai raison ») : au lieu de défendre tes positions, tu attaques activement celles des autres. Tu deviens un chasseur d’erreurs, un collectionneur de « j’avais raison ».

Les Signaux d’Alerte :

  • Tu cherches instinctivement les failles dans chaque proposition
  • Tu interromps régulièrement pour contre-argumenter
  • Tu démolis systématiquement les idées d’autrui
  • Ton premier réflexe est de dire pourquoi ça ne marchera pas

Exemple Concret

C’est ce qui arrive en réunion quand Julie présente sa proposition de nouvelle organisation : au lieu d’écouter vraiment, tu cherches activement les points faibles.
« Cette approche ne tiendra jamais compte des contraintes budgétaires… Et puis, on a déjà essayé quelque chose de similaire en 2019, ça avait été un échec… »

Parfois tu as même raison sur le fond ! Mais ton intention n’est pas de servir l’équipe ou le projet, c’est de nourrir ton ego. Tu veux gagner le débat, pas résoudre le problème.

Le Piège Mortel

C’est exactement ce dont parlait Jésus : « Pourquoi vois-tu la paille dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »

Cette cécité que nous développons quand notre ego entre en jeu. Plus tu prouves que les autres ont tort, moins ils ont envie de collaborer avec toi. L’ironie, c’est que tu obtiens l’effet inverse de ce que tu cherches.

Stratégie 5 : vouloir survivre à tout prix

Charles Darwin l’avait compris : tout ce qui existe veut survivre. Notre ego ne fait pas exception. Face à une remise en question majeure, il entre en mode survie totale et mobilise toutes ses ressources, même quand cela nous dessert complètement.

Les Signaux d’Alerte

  • Tu argumentes pour gagner, pas pour comprendre
  • Tu te bats pour avoir raison même quand une petite voix te dit que tu as tort
  • Tu multiplies les justifications face à un échec
  • Tu cherches des coupables externes plutôt que d’assumer

Exemple Concret

Imagine : tu as proposé une réorganisation des équipes qui s’avère catastrophique après trois mois. Les indicateurs sont au rouge, l’ambiance s’est dégradée, deux bons éléments ont démissionné.
Au lieu de le reconnaître humblement, tu multiplies les explications : « En fait, le problème c’est que l’équipe n’a pas vraiment appliqué ma méthode… Et puis il y a eu cette crise du marché qu’on ne pouvait pas prévoir… 

Si le DRH avait mieux préparé le changement aussi…« 

Pourquoi ? Parce que ton cerveau primitif pense que si tu as tort sur ça, tu ne vaux plus rien du tout.

Le Mécanisme Destructeur

En mode survie, notre cortex préfrontal (siège de la pensée rationnelle) passe en arrière-plan. Nous ne cherchons plus la meilleure solution, nous cherchons à préserver notre image de nous-mêmes.

Et c’est là que nous prenons souvent nos pires décisions : celles qui aggravent encore la situation.

Stratégie 6 : se cacher derrière un masque

Quand toutes les autres stratégies échouent et que nous sommes « attrapés » en flagrant délit d’erreur, nous nous réfugions dans le camouflage. C’est le moment des justifications créatives et des responsabilités qui se volatilisent.

Les Signaux d’Alerte

  • Tu rejettes la responsabilité sur l’équipe ou les circonstances
  • Tu minimises ton rôle dans ce qui a échoué
  • Tu inventes des excuses de plus en plus complexes
  • Tu portes différents masques selon les situations

Exemple Concret

Tu proposes une nouvelle stratégie marketing lors du comité de direction. Trois semaines plus tard, les premiers retours clients sont désastreux. Tes collègues commencent à poser des questions.

Au lieu d’analyser sereinement ce qui n’a pas marché, tu te lances dans une série d’explications : « En fait, ce n’était pas vraiment ma stratégie initiale, c’était l’adaptation de l’idée brillante de notre consultant externe. »

Le lendemain, lors d’une réunion, quelqu’un mentionne cette recommandation au consultant qui répond, surpris : « Moi ? Je n’ai jamais suggéré cette approche ! »

Te voilà pris au piège. Alors, tu continues en inventant un autre consultant rencontré dans un séminaire à l’étranger…

Le Coût de l’Inauthenticité

Carl Jung appelait cela « la persona ». Ce masque social que nous portons pour nous adapter aux attentes extérieures. Le problème surgit quand nous nous identifions complètement à ce masque et oublions notre essence véritable.

Brené Brown a démontré quelque chose de révolutionnaire : l’authenticité vulnérable est en réalité une source de force et de connexion bien plus grande que tous nos masques et nos justifications.

Ces six stratégies révèlent la profondeur du problème d’ego au travail : elles épuisent ton énergie et fragilisent tes relations.

Comment te libérer du problème d’ego au travail : le chemin en 3 étapes

Après avoir identifié les six stratégies que ton ego déploie pour se protéger, il est temps d’aborder le cœur du travail intérieur : comment t’en libérer concrètement.

Les neurosciences nous rappellent que ton cerveau garde toute sa vie une étonnante capacité à changer — sa plasticité.
Autrement dit : tu peux littéralement reprogrammer tes schémas de pensée et de réaction.

Ce chemin ne consiste pas à « tuer » ton ego, mais à le remettre à sa place, pour qu’il cesse de diriger et redevienne un simple messager.
Voici comment amorcer cette transformation en trois étapes puissantes.

Étape 1 : L'Éveil de la Conscience

L’observation sans jugement est la clé de tout. 

Comme le disait Jiddu Krishnamurti : « L’observation sans jugement est la plus haute forme d’intelligence. »

Cette semaine, deviens détective :

  • Tiens un carnet des 6 stratégies
  • Note quand tu sens chacune s’activer
  • Observe tes tensions corporelles comme signaux d’alarme
  • Demande-toi : « Quel jeu suis-je en train de jouer ? »


Questions puissantes :

  • Avec quels collègues ces stratégies s’activent-elles le plus ?
  • Dans quels contextes (stress, fatigue, enjeux importants) ?
  • Quelle stratégie reconnais-tu le plus chez toi ?

Étape 2 : Compter le Prix Réel

Sois brutalement honnête avec toi-même sur ce que ces jeux te coûtent :

Relationnellement :

  • Quelles relations ont été abîmées par ces stratégies ?
  • Combien de fois as-tu créé des tensions inutiles ?
  • Qui évite de collaborer avec toi maintenant ?


Professionnellement :

  • Quelles opportunités d’apprentissage as-tu manquées par fierté ?
  • Combien de mentors potentiels as-tu repoussés ?
  • Quels projets ont souffert de tes résistances ?


Énergétiquement :

  • Combien d’énergie gaspilles-tu dans ces luttes intérieures ?
  • À quelle fréquence rentres-tu épuisé par ces conflits ?
  • Combien de nuits as-tu passées à ruminer ces situations ?

Ton ego perd son pouvoir sur toi dès que tu réalises clairement qu’il te coûte plus qu’il ne t’apporte.

Étape 3 : Le Choix Conscient en Temps Réel

C’est l’étape la plus délicate mais aussi la plus transformatrice. En temps réel, quand tu te surprends à jouer un de ces jeux, pose-toi cette question révolutionnaire :

« Qu’est-ce qui est le plus important pour moi maintenant ? »

  • Mon ego ou ma relation avec ce collègue ?
  • Mon ego ou le succès de ce projet ?
  • Mon ego ou mon évolution personnelle ?
  • Mon ego ou le service à quelque chose de plus grand ?

Cette pause de quelques secondes peut changer la donne complètement.

Techniques pratiques :

  • Respire 3 fois avant de répondre quand tu sens la tension
  • Reformule ce que l’autre a dit avant de contre-argumenter
  • Pose une question au lieu de donner ton avis immédiatement
  • Exprime ta vulnérabilité : « Je sens que mon ego réagit, laisse-moi prendre du recul »

Ton plan d'action des 30 prochains jours

Semaine 1-2 :
Observation Pure

✅ Identifie tes 2 stratégies dominantes
✅ Note les contextes déclencheurs
✅ Pas de jugement, juste de la conscience

Semaine 3-4 :
Interruption Consciente

✅ Choisis 1 relation où pratiquer
✅ Applique la pause de 3 secondes
✅ Pose la question : « Qu’est-ce qui compte vraiment ? »

Au-delà : poursuis cette intégration avec des outils spécifiques d’accompagnement.
Chaque fois que tu choisis la clarté plutôt que la réaction, tu reprends ton pouvoir.

Pourquoi tu n’y arriveras pas seul (et c’est normal)

“Voir ses propres angles morts, c’est comme essayer de se regarder dormir.”

Le problème d’ego au travail, c’est qu’il se cache derrière lui-même.
Plus ces stratégies sont actives, moins tu es capable de les voir.
Ton ego est un expert pour se camoufler : il utilisera même la spiritualité pour se protéger !

Sans miroir extérieur, tu risques de tourner en rond dans tes justifications, persuadé de “travailler sur toi”, alors que tu renforces simplement le même schéma.

Pourquoi l’accompagnement change tout

  • Un miroir bienveillant qui révèle tes angles morts

  • Un espace sans jugement pour explorer tes résistances

  • Des outils concrets pour transformer ces schémas

  • Un soutien stable dans les moments de vulnérabilité

Un coaching holistique permet d’aller au-delà des prises de conscience intellectuelles, pour reprogrammer en profondeur tes modes de réaction.

Conclusion : transformer ton ego, pas le supprimer

Ton ego n’est pas ton ennemi.
C’est une ancienne version de toi qui croit encore devoir se battre pour exister.

Mais à mesure que tu apprends à l’observer sans jugement, il se détend.
Il cesse de vouloir prouver, de contrôler, de dominer.
Et tu redécouvres un espace de liberté intérieure où la collaboration, la créativité et la confiance peuvent enfin respirer.

Le vrai travail, ce n’est pas de te débarrasser de ton ego.
C’est d’apprendre à marcher à ses côtés sans qu’il t’aveugle.

Et si tu sens que ces mécanismes te coûtent trop cher (en énergie, en relations ou en clarté), je t’accompagne à transformer ces schémas profondément.
Ensemble, nous remettrons ton ego au service de ton évolution, pour que ton impact professionnel soit enfin à la hauteur de ta présence intérieure.

 

Réserve ton appel découverte et offre-toi la liberté d’agir sans masque, avec authenticité.

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