
Rester humain avec l’IA : préserver sa vitalité

L’intelligence artificielle s’invite dans nos vies à une vitesse fulgurante, automatisant nos choix, nos gestes et parfois nos pensées. Elle promet confort et rapidité, mais que perdons-nous en chemin ? Dans cet article, découvrons comment rester humain avec l’IA : préserver notre vitalité, notre discernement et notre lien au monde, même au cœur d’un univers ultra-assisté.
Quand la technologie pense et choisit pour nous
L’essor silencieux de l’intelligence artificielle
Quelque chose est en train de se jouer… et cela pourrait bien nous échapper.
Ce n’est pas bruyant.
Ce n’est pas spectaculaire.
Mais c’est profond. Et déjà en cours.
Ce que Wang active en coulisse touche à notre essence même.
Alexander Wang a 28 ans. Il dirige Scale AI, une entreprise peu connue du grand public.
Et pourtant, son invention est en train de faire basculer le monde.
Car Scale AI ne vend pas simplement des logiciels ou des lignes de code.
Elle vend l’infrastructure qui permet à l’intelligence artificielle d’apprendre plus vite… et mieux que nous.
Alexander Wang a créé une plateforme capable d’entraîner les IA les plus puissantes du monde — celles que les armées, les gouvernements, les géants technologiques utilisent pour prendre des décisions à grande échelle.
Concrètement :
Elle classe des milliards de données.
Elle leur donne un sens.
Et elle les alimente dans les circuits neuronaux artificiels.
C’est le cerveau derrière les cerveaux artificiels.
Et c’est ce cerveau que Meta vient d’acheter, pour 14,3 milliards.
Et ce n’est pas tout…
Wang a également déclaré qu’il attendrait que les implants neuronaux soient prêts avant de concevoir un enfant.
Pourquoi ?
Parce qu’il veut que son futur enfant soit connecté à l’IA dès la naissance, pour optimiser sa plasticité cérébrale. Pour, dit-il, « lui donner les meilleures chances d’être un humain augmenté, pleinement optimisé ».
On peut trouver cela fascinant.
Ou inquiétant.
Ou les deux à la fois.
Mais ce n’est plus de la science-fiction. Neuralink a déjà implanté une puce dans un cerveau humain.
Un patient pilote un ordinateur… par la pensée.
Et demain, nous pourrions consulter ChatGPT directement avec notre esprit.
Sans écran. Sans clavier. Sans mot.
Ce que nous gagnons… et ce que nous perdons
Ce n’est pas juste une innovation technologique.
C’est un changement de nature.
Ce qui s’ouvre là, c’est la possibilité d’un humain assisté en continu.
Un humain dont la pensée ne se forme plus depuis le corps, l’émotion, l’intuition, mais depuis un canal connecté.
Et cela soulève un dilemme intérieur que nous n’avions jamais eu à affronter jusqu’ici :
Allons-nous devenir un instrument au service d’un système ?
Ou bien allons-nous réapprendre à être des instruments… de notre propre vérité intérieure ?
Les 3 questions à se poser pour rester humain
1. Est-ce que cela me rend plus vivant ou plus vide ?
Après avoir utilisé cet outil, cette application, cette IA… est-ce que je me sens énergisé ou épuisé ?
Est-ce que j’ai envie de créer, de parler à quelqu’un, de respirer…
Ou est-ce que j’ai juste envie de scroller encore ?
Se sentir vivant, ce n’est pas être hyper-efficace.
C’est sentir que je suis là, présent à ce que je vis, même dans la fatigue, même dans l’imperfection.
🌀 Un exemple :
Quand j’écris un texte moi-même — même s’il est maladroit — je me sens plus ancrée qu’après avoir reçu un texte “parfait” de l’IA.
Parce que je me suis engagée dans l’acte de création.
2. Est-ce que je me sens plus relié ou plus déconnecté ?
Est-ce que cela m’ouvre aux autres, au monde, à mon corps ?
Ou est-ce que cela me coupe, me “virtualise” ?
La vraie connexion ne passe pas forcément par une prise USB.
Elle passe par un frisson, un regard échangé, un silence partagé, une main posée sur l’épaule.
🌀 Un exemple :
Quand je passe 1 h à répondre à des mails automatisés, je sature.
Mais quand j’appelle une amie, même 10 minutes, je me sens nourrie.
C’est cette qualité de lien qu’on peut perdre, sans s’en rendre compte.
3. Est-ce que je choisis… ou je me laisse porter ?
La conscience, ce n’est pas une posture “éveillée”.
C’est cette capacité à observer ce que je vis, sans m’y perdre.
C’est ressentir « Tiens, là, je m’emballe. », « Là, je m’éteins. », « Là, je suis juste. »
Être conscient, c’est pouvoir faire un pas de côté.
C’est pouvoir décider, et non réagir.
🌀 Un exemple :
Quand je prends 2 minutes pour respirer avant une réunion, je me rends compte que je n’ai pas du tout envie de dire oui à cette nouvelle mission.
Alors que sans ce temps… j’aurais foncé, par habitude.
Des gestes simples pour rester ancré
Créer plutôt que consommer
Revenir à l’acte créatif, même imparfait, nourrit plus que la consommation passive de contenu généré par la technologie.
Privilégier la connexion humaine
Un appel, un échange en face à face, un geste attentionné — autant de moments qui nourrissent le lien et l’ancrage.
Prendre le temps de décider en conscience
Faire une pause, respirer, ressentir avant d’accepter ou refuser une proposition permet de choisir en accord avec soi.
Reprendre la main sur sa manière d’habiter le monde
Si tu sens ce léger flou, cette fatigue fine, ce besoin de faire le point, offre-toi un espace pour revenir à ce qui t’anime vraiment.
Un moment pour t’écouter, clarifier ce qui compte et te réaligner avant de te laisser emporter.
Parce que tu n’es pas un instrument.
Et que ta façon d’habiter le monde… change déjà le monde.
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